LO Merson

LUC OLIVIER MERSON

Nantes 1846 - Paris 1920

Luc Olivier Merson est né sous des Auspices favorables, il a réussi sa vie.

Issu d'une famille érudite et artiste, ses ancêtres se partageaient entre l'art militaire, la politique, le journalisme et la peinture. Son père : le peintre et critique d'art Olivier Merson, lui donnera sa première formation. Découvrant les dons de son fils il l'envoya dans l'atelier d'Isidore Pils à l'école des Beaux-Arts.

Dés 1866 Luc Olivier Merson expose au Salon, il n'a que 20 ans!

En 1869 il obtint le Prix de Rome dés le premier essai.

il arrive à Rome ou il rejoint Mercié, Barrias, Massenet, Henri Regnault... Son atelier situé dans un pavillon au milieu des jardins de la Villa Médicis est le rendez-vous des pensionnaires, Luc Olivier Merson est le boute-entrain de la bande. Pour le Carnaval, il participe à la confection du char qui aura un franc succès. Plus sérieux, il fut chargé de réunir et classer les précieuses archives de l'Académie de France.

De Rome il envoie au salon de 1872 "Saint Edmond roi d'Angleterre martyr" puis au Salon de 1873 "la Vision" qui lui valu une médaille de 1ère Classe. et au Salon de 1875 "Le Sacrifice à la Patrie" commémorant les victimes de la guerre de 1870. Luc Olivier Merson débutait sa carrière avec éclat. La Villa Médicis rendait à la France un pensionnaire déjà auréolé de gloire.

Le succès ne le quittera pas, les tableaux exposés régulièrement au Salon lui valent médailles et honneurs : 1878 "Le loup de Gubbio", 1879 "Saint Isidore laboureur" . 1881 "Saint François et les poissons" . 1884 "Le jugement de Paris" pour ne citer que ceux dont nous exposons des études.

Les commandes abondent : 1877 "La vie de Saint Louis" deux tableaux pour le Palais de Justice. 1888 le tableau du Maître Autel de l'église Saint Thomas d'Aquin. 1898 à 1920 : l'Hôtel de Ville, la Sorbonne, l'Opéra Comique, la Basilique du Sacré Cœur, et les décorations pour les particuliers (on ne peut les citer toutes) 1890 Château de Chantilly, 1903 Hôtel Wadel Dehaynin.

Entre temps il se consacre à l'illustration : La Chevalerie de Léon Gautier, La chanson de Roland, Sainte Elisabeth de Hongrie de Montalembert, Notre Dame de Paris de Victor Hugo, Saint Julien l'hospitalier de Flaubert, Les Trophées de José Maria de Hérédia, La Jacquerie de Mérimée, Les Nuits de Musset etc.…

Luc Olivier Merson toujours à la recherche de nouvelles formes de création trouve l'occasion grâce au renouveau dans l'art du vitrail de composer des cartons pour les églises de Sainte Adresse, Sainte Eugènie de Biarritz, pour la Basilique du Sacré Cœur, pour la chapelle Belmont à New York, l'église du Messie à Providence, et pour des demeures privées : chapelles, escaliers ou salles à manger.

De même il accepte avec empressement le projet de composer le motif ornemental de la coupe d'or et d'émail du Musée des Arts Décoratifs, exposée au Salon des Champs Elysées en 1896. Le grand orfèvre Lucien Falize la fit exécuter par le graveur Emile Pye. Luc Olivier Merson composa une frise représentant les métiers d'art.

Une nouvelle expérience se présente, la Banque de France lui commande les billets de 50 et 100 francs. Il y mit toute son intelligence et beaucoup d'application comme nous pouvons le voir dans les dessins préparatoires, et fut fort déçu lors de la parution de ces billets, les jugeant fades et dénaturant son œuvre. Un procès interminable s'en suivit qui fut enfin gagné, mais depuis, la Banque de France n'appose plus sur les billets la signature de leurs auteurs.

Luc Olivier Merson n'hésita pas devant les 475 mètres carrés de mosaïque qui couvraient la voûte du chœur de la Basilique du Sacré Cœurs de Montmartre, ce fut un travail de longue haleine, mainte fois arrêté puis repris, il ne put l'achever, Imbs et Magne le terminèrent.

Luc Olivier Merson composa aussi des billets de loteries, de théâtre, des frontispices mais aussi des cartons de tapisserie, des ex-libris, des timbres postes, des faire-part…

Cette œuvre abondante est la suite logique de son tempérament de peintre d'histoire, ce génial créateur a exploré toutes les facettes de l'art graphique. IL ne laissa pas passer une seule occasion pour exercer son talent et sa virtuosité marquant de son style des œuvres aussi diverses. Mû par cette passion Luc Olivier Merson rayonnera sur toute la deuxième moitié du XIXème siècle à l'égal des plus grands qui ont conservé les traditions de la peinture classique française.

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B.H.