Proserpine

Henri Léopold LÉVY (Nancy 1840 – Paris 1904)

« Proserpine ramenée sur la terre par le Printemps »

Esquisse

Huile sur toile

Porte au dos, sur le châssis, le cachet de la vente d’atelier de 1905

48 x 39.2 cm

Cette esquisse est une étude préparatoire pour le tableau « Proserpine ramenée sur la terre par le Printemps » conservé aujourd’hui au musée des Beaux-Arts de Nancy. Avant de rejoindre les collections du musée nancéen, suite à un legs de la famille Chevallier en 1931, cette œuvre monumentale de 2,27 m de haut et de 1,87 m de large ornait la salle-à-manger de l’Hôtel Chevallier, situé à Paris, 7 avenue de Messine (VIIIème arrondissement). Ce panneau central est une des dix compositions du cycle mythologique commandé à Henri Lévy.

Cinq autres toiles de ce décor nous sont parvenues aujourd’hui, toutes au Musée des Beaux-Arts de Nancy : les panneaux entre-deux « La nymphe Nébula verse la pluie sur les fleurs », « Junon allaitant Hercule, une goutte de lait crée la voie lactée », « La nymphe Erigone séduite par Bacchus », « Diane s’armant pour la chasse » ; et les panneaux centraux « Eros reçoit les présents de Flore » et « Vulcain enfant précipité du haut de l’Olympe et recueilli par les Danaïdes ». Les quatre dernières œuvres de ce décor ont disparu en 1940.

Dans ce cycle illustrant les amours des dieux et d’autres épisodes mythologiques, les mythes choisis mettent en valeur la figure féminine. C’est le cas de « Proserpine ramenée sur terre par le Printemps », inspiré des « Métamorphoses » d’Ovide (livre V, 351-567).

L’enlèvement de Proserpine par le roi des Enfers, Pluton, déclenche la colère de la mère de la jeune fille, Cérès, déesse du blé et de l’abondance qui décide alors de ne plus nourrir la terre, entraînant une longue période de sécheresse. Face au refus de Pluton de se séparer de sa jeune épouse, et face à l’implacabilité de Cérès, Jupiter établit un compromis : Proserpine remplira son rôle de Reine du Tartare pendant six mois, soit l’Automne et l’Hiver, et elle passera l’autre moitié de l’année aux côtés de sa mère, sur terre.

Ainsi le retour sur terre de Proserpine marque le début du Printemps, ce qu’Henri Lévy représente ici. Il peint le Printemps sous les traits d’un jeune homme ailé, s’envolant au son de sa lyre, après avoir ramené la déesse des Enfers auprès de sa mère.