GAMELIN Jacques Bio

CHRONOLOGIE de Jacques GAMELIN 1738-1803

1738 3 Octobre naissance à Carcassonne. Son père marchand drapier dirigeait une fabrique de draps, il estimait que son fils devait reprendre l’affaire familiale. Ne tenant pas compte des penchants de son fils pour la musique, le dessin et la littérature, il le place à Toulouse commis chez un négociant qui possédait deux manufactures de draps Nicolas Joseph Marcassus baron de Puymaurin grand amateur de peinture, mécène et collectionneur. Aussitôt celui-ci décèle les dons pour le dessin de son apprenti et décide de lui donner une formation approfondie. Il le fait entrer dans

1756/57 l’atelier de Jean-Pierre Rivalz (1718 - 1785) et non dans celui d’Antoine Rivalz (1667-1735) comme il est souvent dit par erreur. C’est là que Gamelin verra les dessins de La Fage sur l’histoire de Toulouse que possédait le Chevalier Rivalz venant de l’héritage de son père Antoine. On sait que celui-ci fit des tableaux d’après ou inspirés par ces dessins. (Au musée des Augustins de Toulouse. Mesuret 1958). Ce sera une des bases de son éducation artistique, première formation classique que Gamelin saura si généreusement utiliser.

1759 Première exposition au Salon de l’Académie Royale de Toulouse avec un portrait.

1761 Ses rapides progrès incitent le Baron de Puymaurin à l’envoyer à Paris chez Jean-Baptiste Deshays élève et gendre de Boucher qui après avoir suivi un temps le goût précieux du 18ème se tourne vers la peinture d’histoire, rien n’était mieux fait pour Gamelin que de se trouver dans cette ambiance, il assiste à l’exécution des tableaux sur la vie de St­André, St Pierre délivré de prison. 1761. La résurrection de Lazare 1763. Le Mariage de la Vierge 1763 entre’autre. C’est à Paris que véritablement Gamelin sera confronté avec les difficultés. Ce méridional indépendant, travailleur, têtu, austère s’intégrera avec peine dans le milieu artistique parisien. Ses études ne seront pas couronnées de succès,

1763 il se présentera deux fois au Concours des Grands Prix de l’Académie: en 1763 le prix ne sera pas attribué en raison de la faiblesse des élèves : J.J. Lagrenée, Alizard, Gamelin, Bardin, d’Arayne ; (Montaiglon. Procès verbaux, 1763).

1764 Deuxième tentative en 1764 « Cléobis et Biton conduisant leur mère au temple de Junon » 1er prix Alizard et Callet,

2ème prix Bardin et Berthélémy.

1765 Cet échec sera une blessure pour son amour propre, l’accident de J.B. Deshays (il mourra le 10 Février 1765) sera l’occasion que prendra Gamelin pour partir à Rome après un bref séjour à Toulouse toujours aux frais de son généreux protecteur. C’est alors le plein épanouissement, sa culture classique, son éducation méditerranéenne retrouveront leur place. Il envoie régulièrement de Rome quelques oeuvres au Salon de l’Académie Royale de Toulouse. Etudie, copie les maîtres anciens, Poussin, Raphaël Michel-Ange.

1766 1er prix du modèle vivant de l’Académie St-Luc à Rome.

1767 Prix de draperie.

1771 Membre de l’Académie St Luc, il peint pour sa réception une bataille qui sera donnée au Pape Pie VI, c’est l’année ou Goya séjourne en Italie d’Avril à Octobre. Fiïssli est déjà à Rome depuis un an et y restera jusqu’en 79. Raphaël Mengs membre de l’Académie St-Luc depuis 52, venant d’Espagne est de retour. La renommée de Gamelin arrivera

1774 aux oreilles de David à Rome en 1775 alors que Gamelin venait d’en repartir en 1774 pour retrouver son père mourant à Carcassonne, ils ne se connaîtront jamais que de réputation et par l’intermédiaire de leurs oeuvres, David voulu prendre Gamelin dans son atelier à Paris, mais celui-ci ne voulu jamais y aller, gardait-il un mauvais souvenir de la Capitale ? Plein de fougue, heureux de retrouver le « pays» fier de montrer ce qu’il sait faire il expose à Toulouse en 1774 quantité d’œuvres ramenées de Rome, et commence à peindre de grands tableaux pour l’église de Montréal d’Aude en 77 et pour l’abbaye de Fontfroide en 79.

1777 L’héritage laissé par son père lui permet de rembourser son protecteur et de se lancer dans la grande entreprise dont il rêve : faire un recueil d’Ostéologie et de Myologie destiné aux artistes et aux scientifiques. Pour cela il s’installe à Toulouse, ouvre un atelier de gravure, fait de la dissection à l’hôpital, dessine d’après nature, grave aidé par Lavalée

1779 et Martin. Le recueil sortira en 1779, hélas il s’y ruine, l’insuccès est total, ce merveilleux ouvrage ne se vendra pas car deux autres livres d’anatomie paraissent en même temps que le sien, plus modernes, plus complets. C’est la catastrophe.

1780 Gamelin accepte alors la direction de l’Académie de Montpellier, il y fonde une école de dessin qui aura beaucoup de mal à survivre, les moyens dont elle dispose sont très minces, Gamelin logé et maigrement payé connaîtra des jours difficiles, quelques commandes viennent à point, ainsi il décore la salle à manger de l’hôtel du Nord à Montpellier avec quatre grandes toiles : deux batailles antiques et deux sous Louis XIV, décore les salons de café, mais aussi peint des scènes de genre sur bois de petit format, scènes charmantes dans le goût flamand peintes avec une manière nouvelle de son invention (Au Musée Ingres. Montauban). Il fait quelques portraits dont celui de Mr Fontanel son ami et collaborateur à l’Académie de Montpellier qui est le propriétaire du tableau de J.L. David « Les funérailles de Patrocle » peint à Rome en 1779. Salon de 1781, vendu à Fontanel (2.400 livres) le 12 Mars 1782 (il existe un reçu autographe de la transaction dans la collection du prof. Maurice Bloch) Gamelin copiera ce tableau en dessin en 1792 à ce sujet il serait intéressant de savoir comment Mr Fontanel a acheté ce tableau de David, ne serai-ce justement pas par l’intermédiaire de Gamelin qui était aussi marchand ? Voir le reçu pour la vente d’un tableau de Jouvenet en 1785 et les lettres entre Gamelin et Pillement (Hahn. Art et Curiosité) conservées au Musée de Pezenas.

1781 Ses activités à Montpellier ne l’empêchent pas de travailler pour la cathédrale de Carcassonne, d’exposer au Salon de

1783 Toulouse. L’école marche avec de plus en plus difficultés de ses élèves seul F.X. Fabre atteindra la notoriété il léguera au musée qui porte son nom deux dessins de son maître «le déluge» étude pour le tableau de l’église St Vincent (1779) et une bataille sur papier bleu. Découragé Gamelin se fera remplacer par Joseph Roque en 1783 et

1785 retournera à Narbonne. Gamelin doit faire vivre sa famille, il a épousé une italienne Julia Tridix, dont il a trois enfants: deux fils qui seront peintres comme lui et une fille qui épousera le miniaturiste Advinent. Alors commence la grande période de productivité, trop peut-être car ses grandes toiles n’ont pas toujours la rigueur nécessaire. (En 1785 il ne peindra pas moins de 10 grands tableaux : 6 pour Sallèle d’Aude et 4 pour St Just de Narbonne) de plus ces commandes ne sont pas toujours payées régulièrement, Gamelin se débat dans les difficultés financières il peint sans relâche pour les amateurs de la région toutes sortes de sujets, il affectionne particulièrement les Vestales et la générosité des dames romaines. Peu à peu il abandonne les grands formats, et excelle dans les grands dessins en

1789 camaïeu bleu qui lui valent une grande notoriété. Gamelin fait la connaissance de Jean Pillement installé depuis peu à Pezenas au Mas «l’ermitage », c’est le début d’une longue amitié, le musée de Pezenas possède une émouvante lettre de Gamelin datée du 14 juillet 1789 au Chevalier de Fornier à Ginestas pour lui proposer l’achat de deux tableaux et de quelques dessins de Pillement.

1792 Vient la Révolution, Gamelin y prendra part, faisant parti de la « Société Populaire et Révolutionnaire des sans 1792 culottes de Narbonne » Il décorera même le chœur de St Just pour recevoir la statue de la Déesse Raison, il réglera les cérémonies en l’honneur de la Fête de la Liberté, le cortège sera composé de jeunes filles versant le parfum, le lait et le vin à profusion. Pendant cette période il organisera le Musée de Carcassonne et sauvera ainsi une grande part des richesses des églises et couvents de l’Aude.

1793 Eclate la guerre du Roussillon. Gamelin nommé capitaine de Génie de 1ère classe est attaché comme peintre de l’Etat Major, il fit les portraits des généraux Dugomier et Dagobert, mais surtout les batailles de Peyretortes, du Boulou, la prise d’Elne, de Collioure, de Port-Vendre, toiles qui se trouvent aux musées de Béziers, Narbonne et à la préfecture de Perpignan, peintes d’après les croquis faits sur place.

1796 La paix revenue, il est nommé professeur à l’école centrale de l’Aude à Carcassonne.

Parmi ses dernières oeuvres, citons « Le buveur et sa famille» du musée de Montpellier, la bataille de Lodi que

1803 viendra voir Louis Bonaparte enfin sa dernière oeuvre: la bataille de Marengo, esquisse qui sera exposée près de son

catafalque lors des cérémonies de son enterrement. Jacques Gamelin mourut le 19ème jour (12 oct. 1803) du mois de Vendémiaire an XII à six heures du soir, âgé de 62 ans.

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