José Maria SERT
José Maria Sert nait en 1874 à Barcelone et y meurt en 1945.
1874 - 1900 : José Maria Sert vit et étudie à Barcelone. Issue d'une famille prospère d'industriels du textile, il reçoit une éducation catholique. Il intègre, en 1891 Llotja* (Beaux-Arts) à Barcelone avec notamment Antonio Gaudí, les frères Joan et Josep Llimona, mais aussi Ramon Casas i Carbó et Utrillo. Il fréquente le cercle artistique de Saint Luc* et se lie d'amitié avec Monseigneur Torras i Bages, évêque de Vic, dont la Cathédrale deviendra le chantier de sa vie.
1900 : José Maria Sert s’installe à Paris. Attiré par la capitale des arts où se tient l’exposition universelle de ce début du XXème siècle, il y participe déjà avec le décor du pavillon de l’Art Nouveau « hommage à Pomone ».
1900 – 1914 : l'avant-guerre, Vic et les premières commandes. José Maria Sert s’installe définitivement à Paris dans un immense atelier ayant appartenu à Horace Vernet. Il mène une vie parisienne intense. En 1906 il rencontre Serge Diaghilev. Il l’aidera dans son projet de « ballets Russes* » et travaillera pour lui aux costumes et aux décors de ce spectacle à succès. En 1908 il rencontre Misia Godebska* , la femme de sa vie, égérie du tout Paris artistique. Ils se marieront, puis divorceront, pour se réunir ensuite. Le couple fréquentera, travaillera ou inspirera l'intelligentsia parisienne : Paul Claudel, Chanel et Arthur Capel, Colette, Proust, Gide, Mallarmé, Verlaine, Toulouse-Lautrec, Renoir, Vuillard et Bonnard, Cocteau, Max Jacob, Satie, Stravinsky, Ravel… Après avoir exposé en 1907 les toiles de son premier projet pour la cathédrale de Vic au Salon d’Automne, il décroche une première commande privé en 1910, « Le triomphe de l’Amour *» qui décorera la salle de bal du Marquis de Alella à Barcelone.
1914 – 1918 : les années de guerre. José Maria Sert continue ses activités de peintre, notamment en Angleterre : décor du salon de musique de Sir Nobles « Le Triomphe de Bacchus *» ou « Les indes venant au secours des alliés *», du salon de Sir Philip Sassoon réalisé à Port Lympne. Le couple Sert et un groupe d'amis, frappés par l'horreur du conflit, transforment leurs voitures privées (Rolls-Royce) en ambulance pour venir en aide aux soldats blessés. Ils font, à l'instar des taxis de la Marne, plusieurs allers-retours vers le front.
1920 - 1935 les années du succès. Il se marie avec Misia en 1920, travaille pour Arthur Capel aux « quatre saisons *» qui seront finalement installées dans la salle à manger du Baron Rothschild au Château de Laversine en 1921 et décore avec « Les villes d’Espagne *», de somptueuses toiles en camaïeux de rouges, la salle à manger du Marquis de Salamanque à Madrid.
1922 commande par SS.MM. Alphonse XIII d'une série de tapisserie *.
1923 il réalise un paravent pour son amie Gabrielle Chanel : La "Vision de Naples"
1924 il expose à la galerie Wildenstein à New-York et livre ses premières commandes outre-Atlantique : « Les aventures de Sinbad le marin *» à Palm Beach pour un magna du pétrole et travaille à son chef d’œuvres parisien « La Reine de Saba *», maintenant dans les collections du Musée Carnavalet.
1925 il rencontre Roussadana Mdivani, dit Roussy.
1926 nouvelle exposition consacrée à Vic au jeu de paume puis installation des Œuvres en 1927 dans la cathédrale de Vic * .
1927 divorce de Misia.
1930 se marie avec Roussy.
1930 autour de ces années, José Maria Sert mène de front de multiples chantiers : à New York, au Waldorf Astoria *, il décore le salon qui portera son nom*, à Barcelone, l’hôtel de ville, à Vic, la coupole, il exécute l’impressionnante fresque de « l’éloge du peuple basque *» à Saint Sébastien, dans l’ancienne église de San Telmo* . Il travaille aux décors et costumes du « Soulier de satin », de son ami Claudel.
1932 il débute le projet du Rockfeller Center de New York.
1934 don par l’Espagne des décors pour la société des Nations à Genève * .
1936 - 1945 la dernière décennie, les années noires.
1936 à peine le décor de la société des Nations terminé, le prophétique « ce qui sépare les hommes » devient réalité le 18 juillet débute la guerre civile espagnole. José Maria Sert est directement touché par la perte d'amis notamment le chanoine Jaume Serra et l'incendie et le saccage de la cathédrale de Vic.
1936 José Maria Sert organise, avec Jacques Jaujard du Louvre, Sir Frederic Kenyon du British Museum, James G. Mann de la Wallace Collection, et Timoteo Pérez Rubio de Valence le sauvetage des chefs-d'œuvre du Prado *.
1937 à l'exposition universelle de Paris, il décore le pavillon du Vatican, dans une ambiance ou nazis et bolcheviques font démonstration de leurs forces. Sert y expose « Les Martyrs d’Espagne *». Il travaille aux décors pour la pièce de théâtre « l’annonce à Marie *» de Claudel, pour la Comédie Française.
1938 Roussi meurt, victime de ses addictions. Misia, affaiblit, revient vers lui.
1939 Franco obtient le rapatriement des œuvres du Prado. José Maria Sert est laissé à l'écart. Il travaille pour La Haie « Hommage à la Cour permanente de Justice internationale * ».
1940 José Maria Sert se remet à l'ouvrage pour Vic, avec l'ambition de réaliser un nouveau décor, ce qui l'occupera jusqu'à sa mort. Il clôt avec une dernière livraison le chantier du RCA building Rockefeller Center à New York.
1941 - 1943 outre les travaux de Vic, il travaille pour l'ambassade d'Espagne à Paris, pour Juan March à Palma de Majorque, au projet de la défense de l'Alcazar de Tolède* et à la cité universitaire de Madrid !
1945 il inaugure le troisième décor de la cathédrale de Vic « danse avec la mort ». Jose Maria Sert meurt le 27 novembre à Barcelone. sera enterré à Vic, dans la cathédrale. Un hommage de Claudel à José Maria Sert publié par Le Figaro le 14 décembre* .
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